Le général Tiani accuse la France d’avoir orchestré des prises d’otages d’occidentaux pour déstabiliser le Niger

Niamey, 31 mai 2025 – Lors d’une interview fleuve diffusée à la télévision nationale nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Chef de l’Etat, a formulé de graves accusations à l’encontre de la France. Selon ses propos, l’ancienne puissance coloniale aurait planifié des enlèvements de ressortissants occidentaux sur le territoire nigérien afin de semer l’instabilité et freiner les nouveaux partenariats stratégiques du Niger.

Le général Tiani a désigné un certain Boubacar Daboumdial que la France utilise comme l’acteur principal de ce qu’il qualifie de “sale besogne”, en lien avec trois hommes surnommés Momo, Ibrahim et Oumar, qui seraient impliqués dans plusieurs enlèvements de ressortissants étrangers dans la région. Il affirme notamment que ce groupe aurait enlevé un Espagnol en Algérie, une Autrichienne et une Suissesse à Agadez, dans une campagne coordonnée visant à décrédibiliser le Niger et dissuader les investisseurs étrangers.

Ces enlèvements, selon Tiani, auraient pour double objectif de “contraindre l’Union Européenne à rester avec eux pour revenir au Niger ”, après son départ du pays. Il accuse Paris de vouloir “jouer les pyromanes et ensuite les sapeurs-pompiers”, qualifiant la démarche de stratégie de déstabilisation cynique et planifiée.

À ce jour, les autorités françaises n’ont pas réagi officiellement à ces déclarations. Le contexte reste tendu entre Niamey et Paris depuis la rupture des accords militaires et diplomatiques en 2023.

Contexte régional

Le Niger, désormais membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), cherche à redéfinir ses partenariats en se tournant vers de nouveaux alliés stratégiques. Cette posture a suscité de fortes tensions avec certains pays occidentaux, en particulier la France, ancien partenaire militaire clé dans la lutte contre le terrorisme dans la région.