Le général Langley quitte l’AFRICOM : une passation ordinaire… ou une réponse aux critiques sur le Burkina ?

Le général Michael Langley, en poste à la tête du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) depuis août 2022, s’apprête à laisser son commandement. Sa rotation était prévue : le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a nommé le lieutenant‑général Air Force Dagvin R.M. Anderson, dont la nomination au grade de général sera soumise à confirmation par le Sénat américain .
🔄 Routine militaire…
AFRICOM a toujours été commandé par des hauts gradés de l’armée de terre ou du Corps des Marines. Anderson deviendra le premier général de l’armée de l’air à prendre les rênes, confirmant un changement de tradition mais s’inscrivant dans la logique habituelle des rotations .
⚠️ …Ou geste diplomatique ?
Ce départ suit une polémique née des propos tenus par Langley début avril devant le Sénat américain. Il y dénonçait l’utilisation des revenus miniers du Burkina Faso, affirmant qu’ils profiteraient aux dirigeants plutôt qu’au peuple : accusations vivement rejetées et qualifiées d’“offensantes” par Ouagadougou, provoquant d’importantes manifestations anti‑américaines à Ouagadougou .
De plus, Langley s’était dit ouvert à une possible fusion d’AFRICOM avec l’Union de commandements européens, et invitait les États africains à se manifester s’ils jugeaient AFRICOM indispensable . Son départ coïncide donc avec un contexte de méfiance croissante envers la présence militaire américaine en Afrique francophone.
🛡️ À propos de Dagvin Anderson
Actuel directeur du développement des forces interarmées auprès du Joint Staff, Anderson a dirigé les opérations spéciales en Afrique entre 2019 et 2021. Pilote expérimenté (KC‑135, MC‑130, U‑28A), il apportera une expertise consolidée du continent et des opérations aériennes tactiques .
La Commission des forces armées du Sénat n’a pas encore fixé de date pour une audience, mais sa confirmation est attendue sous peu .
Le remplacement de Langley par Anderson s’inscrit dans une tradition de renouvellement des équipes militaires supérieures. Néanmoins, le timing de ce changement, peu après une controverse explosive autour du Burkina Faso, pose question : s’agit-il uniquement d’une passation normale, ou d’une tentative de calmer un climat diplomatique fragile ? La nomination d’Anderson – un leader “made in USA” au profil aérien et spécialiste de l’Afrique – pourrait refléter une volonté de renouer des liens plus subtils, tout en conservant une présence stratégique sur le continent.
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