: Le KAAN, le chasseur furtif turc qui bouleverse les rapports de force technologiques et stratégiques mondiaux

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Dans un contexte mondial marqué par la compétition technologique et la redéfinition des alliances militaires, la Turquie affirme ses ambitions en développant son propre avion de chasse furtif de cinquième génération : le KAAN, également connu sous le nom de TF-X (Milli Muharip Uçak). Ce programme national vise à doter l’armée de l’air turque d’un appareil à la pointe de la technologie, tout en positionnant le pays comme un acteur incontournable dans le marché de la défense.

🇹🇷 Un projet stratégique pour l’autonomie militaire turque

Lancé officiellement en 2010 et porté par l’entreprise Turkish Aerospace Industries (TAI), le programme TF-X a pris un nouvel élan après l’exclusion de la Turquie du programme F-35 en 2019. L’objectif est clair : assurer une indépendance technologique, remplacer progressivement la flotte vieillissante de F-16, et renforcer les capacités de dissuasion aérienne de la Turquie.

Le nom KAAN, adopté officiellement en mai 2023, symbolise cette volonté d’affirmation nationale et technologique.

🔧 Caractéristiques clés :

  • Vitesse : Mach 1,8

  • Plafond : 17 000 m

  • Rayon d’action : ~1 100 km

  • Charge utile : 2 000 lb (interne), 8 200 kg (externe)

  • Propulsion : 2 moteurs GE F110 (futur TF35000)

🛰️ Technologie embarquée :

  • Radar AESA GaN

  • Capteurs IRST, EOTS

  • Suite de guerre électronique complète

  • Cockpit numérique avec casque intelligent

🎯 Armement :

  • Missiles air-air : Bozdoğan, Gökdoğan, Gökhan, Meteor

  • Missiles air-sol : SOM, ÇAKIR, KUZGUN, AKBABA

  • Bombes guidées : HGK, KGK, SARB-83, MAM-T

Le premier vol d’essai a eu lieu avec succès le 21 février 2024, marquant une étape majeure dans l’histoire aéronautique turque.

🌍 Une ambition à l’export

La portée du programme KAAN dépasse le cadre national. En mai 2024, la Turquie a signé un contrat historique avec l’Indonésie portant sur la vente de 48 appareils KAAN, accompagnée de transfert de technologie et de coproduction. Il s’agit du plus gros contrat de défense jamais signé par Ankara, estimé à près de 10 milliards de dollars.

D’autres pays comme le Pakistan, l’Azerbaïdjan, la Malaisie ou encore l’Arabie saoudite ont manifesté un intérêt stratégique pour ce chasseur furtif, faisant du KAAN un sérieux concurrent aux appareils occidentaux comme le F-35, le Rafale ou le KF-21 sud-coréen.

🧠 Un “ordinateur volant furtif”

Les experts décrivent le KAAN comme un “ordinateur volant furtif”, tant il embarque de technologies avancées d’intelligence artificielle, de capteurs fusionnés, et de pilotage assisté. L’interface homme-machine et le casque intelligent TULGAR permettent une prise de décision rapide et une visualisation augmentée du champ de bataille.

Le programme s’inscrit également dans une logique d’innovation continue : plusieurs versions sont prévues jusqu’à 2035, avec des capacités accrues en IA, en armement autonome, et en connectivité interarmées.

📈 Perspectives

Le KAAN pourrait entrer en service actif dès 2028 pour les premiers exemplaires, avec une production en série étalée sur la décennie suivante. Si le développement du moteur national réussit, la Turquie deviendra l’un des rares pays à maîtriser l’ensemble de la chaîne de production d’un chasseur furtif de 5ᵉ génération.

Avec le KAAN, la Turquie franchit un cap décisif dans sa quête d’autonomie stratégique. Ce chasseur furtif est bien plus qu’un simple projet militaire : il est l’incarnation d’une volonté géopolitique affirmée, d’une montée en puissance technologique, et d’une ambition d’exportation dans un marché dominé par quelques géants.

Le succès du KAAN pourrait redessiner les rapports de force dans l’industrie aéronautique mondiale d’ici 2030.

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