L’Union européenne inscrit la Côte d’Ivoire sur sa liste des pays à haut risque de financement du terr0risme

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Bruxelles, 10 juin 2025 – Dans une décision aux répercussions diplomatiques et économiques notables, la Commission européenne a officiellement ajouté la Côte d’Ivoire à sa liste des juridictions présentant des carences stratégiques en matière de lutte contre le blanchi-ment de capitaux et le financement du terr0risme (LCB/FT).

Une liste européenne très surveillée

Mise à jour en coordination avec les critères du Groupe d’action financière (GAFI), cette liste sert à alerter les institutions financières européennes sur les risques liés aux pays où les dispositifs de surveillance sont jugés insuffisants. En clair, cela signifie que les transactions financières impliquant la Côte d’Ivoire feront désormais l’objet de contrôles renforcés par les banques et entreprises de l’UE.

Pourquoi la Côte d’Ivoire ?

La décision de l’UE s’appuie sur une série d’analyses techniques, d’évaluations du GAFI et de consultations bilatérales. Déjà placée sur la liste grise du GAFI depuis 2023, la Côte d’Ivoire est considérée comme n’ayant pas encore pleinement corrigé certaines défaillances systémiques dans la lutte contre le financement du terrorisme.

Selon la Commission, ces failles incluent :

• Une application inégale des lois anti-blanchiment ;

• Une surveillance encore faible du secteur informel ;

• Des flux financiers transfrontaliers non contrôlés, notamment dans le contexte sahélien.

⚖️ Des efforts internes déjà engagés

Les autorités ivoiriennes ont pourtant multiplié les mesures ces dernières années : gel d’avoirs, réformes institutionnelles, création d’unités spécialisées. En août 2024, 29 individus soupçonnés de liens avec des groupes extré-mistes avaient vu leurs comptes bloqués.

Cependant, pour Bruxelles, ces efforts sont jugés encore insuffisants, ou mal appliqués.

Quelles conséquences pour la Côte d’Ivoire ?

L’entrée sur la liste noire de l’UE n’entraîne pas de sanctions immédiates, mais elle freine les investissements, les partenariats économiques et les opérations bancaires avec l’Europe.

Les institutions financières européennes sont désormais tenues de :

• Appliquer une vigilance renforcée sur toute transaction impliquant un acteur ivoirien ;

• Justifier toute collaboration économique dans des secteurs sensibles.

Cela pourrait impacter les banques ivoiriennes, les entreprises exportatrices, mais aussi les ONG ou projets recevant des financements européens.

Plusieurs pays  sous pression

La Côte d’Ivoire n’est pas seule. L’Algérie, l’Angola, le Kenya, le Liban, le Venezuela ou encore Monaco ont également été ajoutés à cette liste. À l’inverse, le Sésnégal et les Émirats arabes unis ont été retirés, après des progrès notables.

L’inscription de la Côte d’Ivoire sur la liste européenne des pays à risque ne marque pas une condamnation définitive, mais un appel à l’action. Dans un contexte régional fragile, il s’agit moins d’une sanction que d’un test de résilience et de crédibilité internationale.

À Abidjan désormais de prouver que la confiance se regagne par des actes, pas par des discours.

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