Tabaski à Bobo-Dioulasso : la solidarité au cœur de la fête

Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso, est bien plus qu’un centre économique et culturel. C’est une ville cosmopolite, où cohabitent harmonieusement toutes les ethnies. À l’occasion de la Tabaski, cette richesse humaine se transforme en véritable force de solidarité et de fraternité.

Malgré la crise économique qui secoue le pays, les bobolais font preuve d’une solidarité exemplaire à l’approche de la Tabaski. Les dépenses liées à la fête (achat de mouton, habits neufs, repas copieux, etc) représentent un véritable défi pour de nombreuses familles. Pourtant, dans la dignité, les gens se soutiennent mutuellement, souvent dans l’ombre, loin des regards. Un voisin paie discrètement un mouton pour un autre, un frère achète des habits pour les enfants d’un ami, une tante glisse quelques billets à une cousine en difficulté.

Dans les quartiers populaires comme dans les zones plus résidentielles, la fête ne se limite pas aux rites religieux. Elle est surtout un partage : des repas, des émotions, des moments simples. Ici, on mange ensemble dans les mêmes plats, sans distinction de statut social ou d’âge. C’est la tradition bobolaise : partager ce qu’on a, même le peu.

Le thé, omniprésent dans les grins, est plus qu’une boisson. C’est un rituel social. On s’assoit, on discute, on rit, on débat autour de petits verres de thé. La convivialité est spontanée, naturelle, presque sacrée.

La Tabaski à Bobo-Dioulasso, c’est l’expression vivante de cette fraternité quotidienne. C’est un moment où les différences s’effacent, où l’on célèbre l’humain dans ce qu’il a de plus noble : la solidarité, le respect, le vivre-ensemble.