Tension Maximale à Madagascar : Une unité d’élite de l’armée malgache rentre dans la danse

Antananarivo, 11 octobre 2025 – La crise socio-politique qui agite Madagascar vient de franchir un nouveau seuil de gravité. Ce samedi, une vidéo diffusée massivement sur les réseaux sociaux montre un groupe de militaires du Camp d’Action Parachutiste et de Soutien à la Transition (CAPSAT) appelant ouvertement leurs camarades d’armes à désobéir aux ordres jugés contraires à la volonté du peuple.
Dans leur message, ces soldats exhortent leurs collègues à ne plus tirer sur les manifestants de la “Génération Z”, mouvement citoyen à l’origine des protestations contre la gouvernance du président Andry Rajoelina. « N’obéissez plus aux ordres de vos supérieurs. Braquez v0s armes sur ceux qui vous demandent de tirer sur vos frères d’armes », déclare l’un des militaires dans la vidéo.
L’initiative des militaires du CAPSAT, un camp historiquement associé au renversement du Président Marc Ravalomanana en 2009, réintroduit donc le spectre d’une crise militaire majeure. Si cet appel à la désobéissance gagne du terrain, le Président Rajoelina pourrait se retrouver face à un défi non seulement populaire, mais également institutionnel et sécuritaire, rendant la menace d’un coup d’État plus que jamais palpable sur la Grande Île.
Cette déclaration intervient dans un contexte de fortes tensions sociales : depuis plusieurs semaines, des manifestations dénonçant les coupures d’eau et d’électricité, la corruption et la cherté de la vie, ont été violemment réprimées. L’ONU fait état d’au moins 22 morts.
La nomination récente du général Ruphin Fortunat Zafisambo comme Premier ministre, censée apaiser les tensions, a été interprétée par une partie de la population comme une tentative de militarisation du pouvoir. L’implication du CAPSAT, déjà acteur du renversement de l’ex-président Marc Ravalomanana en 2009, ravive le spectre d’un nouvel affr0ntem€nt entre l’armée et le pouvoir civil.
À Antananarivo, la situation demeure hautement volatile. Des rassemblements pro- et anti-Rajoelina se multiplient, tandis que la communauté internationale, à commencer par les Nations unies, appelle les autorités à éviter tout recours excessif à la force et à renouer le dialogue national.
L’avenir politique de la Grande Île s’écrit désormais dans l’incertitude, alors que le mot “désobéissance” résonne désormais jusque dans les casernes.
Gildas Kinda
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