Odilia Yoni: « Je n’ai jamais attrapé 500 000 francs cash.» comme cachet au cinéma

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Figure emblématique du cinéma burkinabè, Odilia Noumpoua Congo, née Yoni le 13 mars 1952 à Fada N’Gourma, est connue du grand public pour son rôle de Tènè, l’une des épouses de Ladji, dans la célèbre série Bienvenue à Kikideni. Actrice de cœur et de conviction, elle a traversé plusieurs décennies du cinéma national sans jamais réellement en tirer de grands bénéfices matériels.

« Nous, à notre époque, nous ne savions même pas qu’il fallait être payé pour jouer. C’était la passion avant tout », confie-t-elle. Son premier cachet s’élevait à 300 francs, une somme qu’elle jugeait « importante à l’époque ». Plus tard, elle a gagné 900 francs, puis 20 000 francs pour un petit rôle dans un film. « Je n’ai jamais attrapé 500 000 ou 700 000 francs cash. Ce n’était pas possible », raconte-t-elle avec sincérité.

Malgré ces modestes rémunérations, Odilia n’a jamais cessé de jouer. « Pour moi, c’était une passion. Je ne regardais pas l’argent. » Elle se souvient aussi de son voyage au Brésil en 1993, où elle a passé plus d’un mois sans 5 francs. « J’ai même vendu mes tenues pour acheter des cadeaux, mais j’en ai gagné une expérience inestimable et des amis. »

Aujourd’hui, avec le recul, elle observe le milieu du cinéma burkinabè avec bienveillance mais aussi lucidité. « Les jeunes ont aujourd’hui les moyens et la technologie, mais ils aiment trop l’argent avant le travail. »

Entre humilité et dévouement, Odilia Noumpoua Congo incarne une génération d’artistes pour qui le cinéma était d’abord une vocation, avant d’être une source de revenus.

Article écrit à partir d’un extrait vidéo d’une interview de Faso 7

Naké Alex

#BurkinaOnline

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