🇷🇺 Syrie–Russie : Ahmed al-Sharaa rencontre Vladimir Poutine et demande l’extradition de Bachar al-Assad

Moscou, 15 octobre 2025.

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa a été reçu ce mercredi au Kremlin par Vladimir Poutine. Cette rencontre marque une étape majeure dans les relations entre la Syrie post-Assad et son allié historique, la Russie.

🔹 Une rencontre symbolique et stratégique

Moins d’un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, en décembre 2024, cette visite s’inscrit dans la volonté du nouveau pouvoir syrien de redéfinir les relations diplomatiques avec Moscou, tout en affirmant la souveraineté nationale.

Ahmed al-Sharaa a salué “l’appui constant de la Russie au peuple syrien”, mais a aussi insisté sur la nécessité de bâtir “une coopération fondée sur le respect mutuel et la transparence”.

Le président par intérim a assuré qu’il respecterait les accords conclus avec Moscou, notamment concernant la présence des bases russes à Tartous et Hmeimim, soulignant que la Russie restait un “partenaire stratégique de la Syrie nouvelle”.

🔹 Le dossier sensible de Bachar al-Assad

Selon une source gouvernementale syrienne citée par Al Jazeera et Middle East Monitor, Ahmed al-Sharaa aurait profité de cette rencontre pour demander officiellement l’extradition de l’ancien président Bachar al-Assad, aujourd’hui sous protection russe à Moscou.

L’ancien dirigeant syrien n’a plus été vu en public depuis sa fuite en décembre 2024. Le Kremlin avait confirmé qu’il bénéficiait de l’asile politique, assorti de conditions strictes, notamment l’interdiction d’activité publique ou médiatique.

Le président par intérim aurait demandé que “tous ceux qui ont commis des crimes de guerre et se trouvent actuellement en Russie soient livrés à la justice syrienne”.

🔹 Moscou face à un dilemme diplomatique

Cette requête place la Russie dans une position délicate.

D’un côté, le Kremlin a longtemps soutenu le régime Assad, en intervenant militairement dès 2015 pour sauver le pouvoir de Damas.

De l’autre, Moscou cherche à maintenir son influence dans une Syrie désormais dirigée par un gouvernement de transition soutenu par une partie de la communauté internationale.

Selon des sources diplomatiques russes citées par Middle East Monitor, la Russie n’a pas l’intention d’extrader Assad, invoquant des “engagements humanitaires” pris lors de son asile.

🔹 Une Syrie en reconstruction

Le président Ahmed al-Sharaa a conclu son déplacement à Moscou en appelant à une “nouvelle ère de relations équilibrées”, soulignant que la Syrie devait “se reconstruire sur la base de la justice, de la réconciliation et de la souveraineté retrouvée”.

Sa visite à Moscou pourrait ouvrir la voie à une négociation plus large sur la reconstruction, les réfugiés et la stabilité régionale, alors que le pays tente de tourner la page d’une décennie de guerre et de division.

Naké Alex

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