🇸🇳 #SĂ©nĂ©gal : Bras de fer entre Sonko et Diomaye Faye – Rupture ou recomposition ?

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Dakar, novembre 2025 — Le climat politique sénégalais s’est à nouveau tendu au sein du camp patriotique. Le remplacement d’Aïssatou Mbodj, coordinatrice de la coalition “Diomaye Président”, par l’ancienne Première ministre Aminata Touré, marque un tournant dans les relations entre le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.

Cette décision présidentielle, présentée comme un simple ajustement organisationnel, a provoqué une vive réaction du PASTEF – Les Patriotes, le parti fondé par Sonko. Dans un communiqué publié le 11 novembre 2025, le mouvement a récusé la réorganisation annoncée, estimant que le président n’a pas compétence pour démettre Mme Mbodj, désignée par la Conférence des leaders de la coalition.

Le texte précise que la coalition “Diomaye Président” « n’a jamais été la propriété d’un individu », mais un cadre collectif né de la dynamique électorale de 2024. Le PASTEF affirme également ne pas reconnaître la nomination d’Aminata Touré, dénonçant une décision « unilatérale » et « politiquement incohérente ».

En réponse, le chef de l’État a, dans une lettre adressée à sa majorité, justifié la réorganisation par la nécessité de préserver la cohésion et d’« éviter les facteurs de division ». Il a appelé à un recentrage sur les priorités de gouvernance et la stabilité institutionnelle.

Selon plusieurs sources proches du pouvoir, la décision du président serait intervenue à la suite du grand meeting tenu par Sonko la semaine précédente, où le Premier ministre avait prononcé un discours très commenté sur « la fidélité aux idéaux du patriotisme ». Ce rassemblement, jugé trop démonstratif par certains cercles présidentiels, aurait précipité la réaction du chef de l’État.

Au-delà de cet incident, l’épisode révèle une rivalité de leadership désormais assumée entre les deux figures du mouvement patriotique. Leurs relations, longtemps perçues comme exemplaires, s’enlisent dans des divergences stratégiques et personnelles.

En toile de fond, se dessine clairement l’échéance présidentielle de 2029. Ousmane Sonko, qui entend défendre sa légitimité politique et idéologique, compte bien se positionner comme candidat, tandis que Bassirou Diomaye Faye cherche à consolider son autorité et à incarner la continuité institutionnelle.

Pour de nombreux observateurs, le duo Faye–Sonko se trouve à la croisée des chemins : soit une recomposition maîtrisée autour d’un nouvel équilibre du pouvoir, soit une rupture ouverte dont les conséquences pourraient redessiner durablement le paysage politique sénégalais.

Gildas Kinda

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