Guerre Iran-Israël : La capacité à supporter la douleur, facteur clé pour l’issue du conflit.

Depuis le 13 juin 2025, Israël et l’Iran sont engagés dans une guerre ouverte d’une intensité inédite. L’opération « Rising Lion », déclenchée par l’État hébreu, a visé plus d’une centaine de sites iraniens, dont des centres nucléaires stratégiques. La riposte de Téhéran ne s’est pas fait attendre : missiles balistiques, drones kamikazes, cibles civiles frappées de plein fouet, dont un hôpital à Beersheba. Alors que les deux puissances frappent fort, une question s’impose : est-ce la supériorité militaire ou la capacité à encaisser la douleur qui décidera de l’issue du conflit ?
Une société israélienne exposée à la peur et à la destruction
Dans les rues de Tel Aviv, Haïfa ou Ashkelon, l’angoisse est palpable. Les sirènes résonnent, les abris sont bondés, les écoles fermées. Le système de défense Dôme de fer ne peut intercepter chaque projectile. Des morts, des blessés, des destructions : l’ennemi ne frappe plus en périphérie. Il frappe au cœur.
Israël découvre la guerre qu’elle inflige à ses voisins
Israël a plus l’habitude de mener ses guerres à distance. À Gaza, au Liban, en Syrie, etc. Des conflits relativement courts, violents, (face à des groupuscules et rarement des Etats) mais loin du centre vital du pays. Aujourd’hui, le renversement est brutal. Et une question centrale émerge : Israël est-elle prête à supporter ce qu’elle inflige depuis des années à ses voisins ?
L’opinion publique israélienne, un facteur clé
Malgré la censure militaire stricte imposée par les autorités, les pertes subies sur le sol israélien sont de plus en plus difficiles à dissimuler. Les images circulent, les témoignages fuitent, et l’impact psychologique sur la population est immédiat. Chaque victime civile, chaque bâtiment touché, alimente l’anxiété collective. Dans une société ultra-connectée, où l’information finit toujours par émerger, même sous contrôle, l’effet cumulatif des frappes devient un fardeau émotionnel. Israël, forte militairement, révèle ainsi une vulnérabilité sociale profonde face à une souffrance prolongée qu’elle n’est peut-être pas préparée à encaisser.
L’endurance iranienne face aux frappes israéliennes
À l’inverse, l’Iran encaisse. Les frappes israéliennes ont fait des centaines de morts, détruit des infrastructures sensibles, mais Téhéran tient bon. Pas de débâcle. Pas de recul. Le régime maintient sa ligne. L’armée continue de frapper. La population suit, silencieuse, endurcie par des décennies de sanctions, de guerre et de répression. Pour l’Iran, la douleur est un terrain familier. Une stratégie assumée.
Le pari risqué de Netanyahou face à la contestation intérieure
Ce différentiel de résilience devient un élément central du conflit. Israël peut-elle tenir si les frappes se poursuivent ? Si les pertes s’alourdissent ? La réponse pourrait venir de l’intérieur. Car la vraie menace, pour Netanyahou, ne vient peut-être pas de Téhéran, mais de la rue israélienne. Déjà fragilisé par des mois de tensions internes, le Premier ministre est face à un peuple inquiet, et potentiellement explosif. Si la douleur s’installe, la contestation pourrait suivre.
La douleur, facteur déterminant de l’issue du conflit
L’histoire militaire regorge de guerres où la victoire n’est pas revenue au plus fort, mais au plus endurant. Dans cette guerre, c’est peut-être là que tout se joue. Non pas dans les airs, ni dans les centres de commandement, mais dans la capacité à souffrir plus longtemps que l’adversaire. Et sur ce terrain-là, Israël entre en terrain inconnu.
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