Mali : Choguel Kokalla Maïga sort du silence et met en garde contre le renversement de la transition
L’ancien Premier ministre malien, Dr Choguel Kokalla Maïga, a rompu le silence ce dimanche 14 juillet 2025, à travers une tribune publiée sur le site d’information Bamada.net. Évincé de la Primature depuis plusieurs mois, il reste fidèle à sa ligne : soutien aux autorités de la transition, mais sans complaisance face aux dérives constatées dans la gestion du pouvoir.
Un soutien sans ambiguïté à la transition
Dans sa déclaration, Choguel Maïga affirme de façon catégorique : « Je rejette formellement les appels au renversement de la Transition ». Selon lui, malgré les imperfections du processus en cours, le Mali ne gagnerait rien à un nouveau basculement institutionnel. Il alerte sur les risques de chaos généralisé, d’instabilité prolongée et de perte de repères si un tel scénario venait à se concrétiser.
Des critiques ouvertes sur la gouvernance actuelle
L’ancien chef du gouvernement n’épargne pourtant pas les actuelles autorités militaires. Il dénonce ce qu’il qualifie de « gestion trop personnalisée du pouvoir » et s’inquiète de la modification unilatérale de la Charte de la transition. Il met en garde contre l’illusion d’un pouvoir durable fondé sur la peur, estimant que seule la légitimité populaire et l’inclusion peuvent garantir la stabilité à long terme.
Refus de toute négociation avec les groupes terroristes
Choguel Maïga réaffirme aussi sa position ferme sur la question sécuritaire. Pour lui, aucun dialogue ne doit être engagé avec les groupes terroristes qui sèment la mort et le chaos dans plusieurs régions du pays. Il appelle à une posture de fermeté et à une reconstruction de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national.
Appel à une sortie pacifique et concertée
Plutôt qu’un affrontement ou une rupture brutale, l’ancien Premier ministre plaide pour une sortie pacifique, concertée et encadrée de la transition. Il estime que le peuple malien a assez souffert de coups d’État, de gouvernances improvisées et de politiques excluantes. Il appelle les forces vives de la nation à dialoguer dans un cadre clair pour éviter que le pays ne sombre de nouveau dans la crise.
Une voix qui compte encore
Bien qu’écarté de la Primature, Choguel Kokalla Maïga reste une figure influente de la scène politique malienne. Sa sortie publique intervient dans un contexte de tensions croissantes, d’incertitudes sur le calendrier de la transition et de pression internationale pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Avec cette tribune, il tente de se repositionner comme une voix d’équilibre : critique mais responsable, engagée sans être déstabilisatrice. Une posture qui pourrait bien peser dans les débats à venir sur l’avenir du Mali.
www.burkinaonline.net
