La Chine redéfinit sa stratégie africaine : cap sur le Nigéria et la Tanzanie

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La Chine opère un tournant décisif dans sa politique d’investissements en Afrique. Après une décennie marquée par des projets lourds d’infrastructures financés par des prêts souverains, la stratégie chinoise se recentre sur des investissements directs dans les secteurs jugés prioritaires. À la faveur de cette réorientation, deux pays émergent clairement : le Nigéria et la Tanzanie.

Des investissements records en 2025

Selon les données de la Belt and Road Initiative (BRI), les engagements chinois atteignent des niveaux historiques en 2025, avec plus de 124 milliards USD investis dans le monde, dont 39 milliards en Afrique. Cette dynamique est tirée par les secteurs de l’énergie, des mines et de la technologie. La Chine favorise désormais des modèles partenariaux basés sur l’equity plutôt que sur la dette publique.

Le Nigéria : hub énergétique stratégique

Premier bénéficiaire des investissements pétroliers et gaziers chinois, le Nigéria a attiré à lui seul 13,5 milliards USD en 2024. Pékin y multiplie les projets dans les hydrocarbures, mais aussi dans les infrastructures de raffinage et de transport. L’enjeu : sécuriser ses approvisionnements énergétiques tout en renforçant l’influence chinoise dans l’Afrique de l’Ouest.

La Tanzanie : la nouvelle plaque tournante logistique

En Afrique de l’Est, la Tanzanie s’impose comme le principal partenaire de la Chine. Entre janvier et juillet 2025, le pays a capté 4 milliards USD d’investissements chinois. Trois projets symbolisent cette nouvelle alliance :

• La modernisation de la ligne ferroviaire TAZARA pour 1,4 milliard USD.

• La mise en service du pont Magufuli sur le lac Victoria.

• Le développement projeté du port de Bagamoyo, qui pourrait devenir le plus grand d’Afrique de l’Est.

Le recul des anciens partenaires

À l’inverse, des pays autrefois au cœur de la stratégie chinoise comme le Kenya, l’Éthiopie ou la Zambie, connaissent une baisse nette des financements chinois. Plusieurs raisons expliquent ce recul : la montée des risques d’endettement, le manque de rentabilité de certains projets, et la volonté de Pékin d’optimiser ses investissements en misant sur les pays les plus stables et stratégiques.

Une stratégie recentrée et pragmatique

Cette inflexion traduit une approche plus sélective, orientée vers les ressources critiques (lithium, cobalt), les corridors logistiques régionaux et les technologies numériques. La Chine entend ainsi continuer d’exercer son influence en Afrique, mais selon des modalités plus durables et économiquement rentables.

Pékin ne quitte pas l’Afrique, elle la réinvente. En 2025, le Nigéria et la Tanzanie deviennent les nouveaux piliers d’un partenariat économique stratégique recentré sur les retours sur investissement, l’accès aux ressources et le contrôle des flux logistiques.
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