Sommet de Tianjin : Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-un unissent leurs forces en Chine, aux côtés de puissances émergentes face à l’Occident

Tianjin (Chine), 31 août-1er septembre 2025
La ville portuaire de Tianjin a accueilli le 25ᵉ sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), marqué par une mise en scène diplomatique et militaire d’envergure. Sous la présidence de Xi Jinping, la rencontre a rassemblé plusieurs dirigeants d’Asie et d’Eurasie, mais ce sont surtout les présences conjuguées de Vladimir Poutine et de Kim Jong-un qui ont attiré l’attention internationale.
Un signal fort de Moscou et Pékin
Arrivé en Chine pour une visite de quatre jours, le président russe Vladimir Poutine a été accueilli avec les honneurs d’un « invité principal ». Son entretien bilatéral avec Xi Jinping a porté sur le renforcement des relations économiques sino-russes, notamment dans un contexte de sanctions occidentales persistantes.
La Chine et la Russie ont affiché leur volonté de promouvoir un ordre mondial multipolaire. Pékin entend se poser en médiateur global, tandis que Moscou cherche à rompre son isolement diplomatique et à rééquilibrer son commerce extérieur au profit du partenariat sino-russe.
La présence remarquée de Kim Jong-un
La participation du dirigeant nord-coréen, rare à l’international, a renforcé la portée symbolique de ce sommet. Assis aux côtés de Poutine et Xi lors du grand défilé militaire du 3 septembre à Pékin (organisé pour le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale) Kim Jong-un a incarné la solidarité d’un axe Moscou-Pékin-Pyongyang.
Même si aucune rencontre bilatérale officielle entre Poutine et Kim n’a été confirmée, cette proximité diplomatique traduit une convergence d’intérêts face à Washington, Séoul et Tokyo.
Un forum élargi mais aux ambitions contrastées
Outre ces figures marquantes, le sommet de Tianjin a réuni :
• Narendra Modi (Inde),
• Masoud Pezeshkian (Iran),
• Recep Tayyip Erdoğan (Turquie),
ainsi que plusieurs chefs d’État d’Asie centrale.
L’OCS, qui se veut une alternative à l’influence occidentale, peine encore à traduire ses ambitions politiques en mécanismes contraignants. Mais sa montée en puissance reflète l’évolution des équilibres internationaux.
Une vitrine militaire et diplomatique
La parade géante du 3 septembre, rassemblant Poutine, Xi et Kim sur la tribune centrale, a envoyé un message clair : ces nations entendent peser ensemble sur la scène mondiale. Pour Moscou, isolé par la guerre en Ukraine, et pour Pyongyang, soumis à de lourdes sanctions, la vitrine chinoise offre une rare opportunité d’afficher puissance et alliances.
La Chine, pivot d’un ordre multipolaire en gestation
Le sommet de Tianjin illustre la volonté croissante d’un bloc eurasiatique non occidental de s’affirmer comme contre-poids à l’influence des États-Unis et de leurs alliés. S’il reste à voir si cette entente tripartite débouchera sur des actions concrètes, la symbolique est déjà forte : un nouvel équilibre mondial est en gestation, et la Chine en est le centre de gravité.
Gildas Kinda
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