Asie: L’interdiction des réseaux sociaux au Népal provoque une insurrection et fait tomber le gouvernement

Le Népal, petit pays enclavé d’Asie du Sud, est situé entre l’Inde et la Chine, deux géants de la région. Le pays est aujourd’hui secoué par une révolte qui a conduit à l’incendie de plusieurs symboles du pouvoir, dont le Parlement et le palais gouvernemental Singha Durbar.
Les origines de la contestation
La crise a éclaté après la décision du gouvernement d’interdire l’accès aux réseaux sociaux comme Facebook, YouTube ou X. Cette mesure a été perçue comme une attaque contre la liberté d’expression, dans un pays où la jeunesse s’informe et s’organise largement en ligne. Mais au-delà de cette interdiction, c’est le mécontentement général face à la corruption, au népotisme et au manque d’opportunités économiques qui a nourri l’explosion de colère.
Une escalade de violence
Les manifestations, menées principalement par la génération Z, ont pris une tournure violente. Des bâtiments emblématiques comme le Parlement et le Singha Durbar ont été incendiés. L’aéroport de Katmandou a été temporairement paralysé. Face à la pression de la rue, le Premier ministre KP Sharma Oli a fini par démissionner, bien qu’il assure encore l’intérim.
L’armée à la manœuvre
Pour contenir la révolte, l’armée a été déployée dans la capitale et dans plusieurs grandes villes. Couvre-feu, arrestations massives et usage de la force ont marqué la répression. Selon les bilans officiels et indépendants, au moins une vingtaine de personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées.
Et après ?
La démission du Premier ministre n’a pas suffi à calmer les manifestants. Beaucoup réclament désormais une transition conduite par une personnalité indépendante, comme l’ancienne juge en chef Sushila Karki. Mais le pays reste plongé dans l’incertitude, entre instabilité politique, colère populaire et pressions régionales.
Enclavé entre l’Inde et la Chine, le Népal se retrouve sous les projecteurs du monde entier. La crise actuelle montre l’ampleur de la fracture entre une jeunesse avide de changement et une élite politique jugée corrompue. Si aucune solution durable n’est trouvée, l’insurrection pourrait laisser des traces profondes dans l’avenir politique et social du pays himalayen.
Gildas Kinda
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