Burkina Faso : Vague de sanctions au sein de la magistrature

Ouagadougou, 30 juin 2025 – Selon des informations exclusives obtenues par Burkina Yawana, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), dans sa nouvelle configuration, a engagé une vague de sanctions disciplinaires contre plusieurs magistrats pour manquements déontologiques et fautes professionnelles. Certaines décisions incluent des mises à la retraite anticipée, des rétrogradations, ainsi que des révocations.
Un Conseil réformé, plus vigilant
Depuis la révision de la Constitution le 30 décembre 2024 et l’adoption, fin avril, des réformes structurelles du CSM par les députés, l’organe de régulation de la magistrature s’est doté d’un nouveau format. Désormais, la moitié de ses membres ne sont plus issus de la magistrature. Cette évolution vise à renforcer la transparence et la redevabilité dans le corps judiciaire.
Des révocations pour faute grave
D’après plusieurs sources internes au CSM, le cas le plus emblématique concerne Sidaty Yoda, ancien président du Tribunal de grande instance de Banfora. Ce dernier aurait été révoqué définitivement de la magistrature, après avoir été condamné à 18 mois de prison ferme et à une amende de 291 600 000 F CFA. Le magistrat a usé d’une fausse décision de justice pour vendre illégalement des parcelles appartenant à des particuliers, en violation flagrante de ses obligations d’intégrité.
Dans une autre décision, rendue quelques semaines plus tôt, le CSM aurait également mis Jean Marie Ouattara, ancien président de la Cour d’appel de Ouagadougou, à la retraite d’office pour des faits similaires, toujours sur la base de manquements déontologiques.
Sanctions en série et climat de rigueur
Ces deux cas illustrent une dynamique plus large : selon les informations de Burkina Yawana, plusieurs autres magistrats auraient fait l’objet de rétrogradations, d’abaissements d’échelons et de blâmes, dans le cadre de décisions rendues récemment par les chambres disciplinaires du Conseil. Ces sanctions, qui s’inscrivent dans une volonté de redressement éthique de la profession, visent à restaurer la confiance entre les citoyens et leur système judiciaire.
Un exemple marquant de cette fermeté est l’incident survenu en décembre 2023, entre un magistrat et des agents de la police municipale sur le boulevard des Tensoaba à Ouagadougou. Le magistrat, qui aurait refusé de se soumettre à un contrôle routier et exhibé une arme, a récemment été sanctionné par un abaissement d’échelon, selon des sources concordantes.
Une nouvelle ère pour la justice burkinabè
Ces décisions interviennent dans un contexte de réforme profonde du système judiciaire burkinabè. La nouvelle configuration du CSM, plus ouverte à la société civile et moins corporatiste, semble amorcer un tournant dans la manière de gérer les dérives internes.
Le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas encore publié de communiqué officiel, mais selon nos informations, une déclaration publique devrait intervenir dans les prochains jours, pour formaliser cette série de sanctions.
Burkina Online avec Burkina Yawana