Diplomatie : Le président libérien exprime son indignation face à l’attitude «c0nde$cendante» de Trump lors du mini-sommet.

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Le mini-sommet organisé hier à la Maison-Blanche entre Donald Trump et cinq chefs d’État ouest-africains a rapidement pris une tournure inattendue. Ce qui devait être une rencontre stratégique autour des questions de commerce et d’investissement s’est transformé, pour le président libérien Joseph Boakai, en un moment de profonde humiliation.
Lors de cette réunion, Trump a félicité Joseph Boakai pour sa maîtrise de l’anglais, pourtant langue officielle du Libéria depuis près de deux siècles.
Cette remarque, qui semblait se vouloir flatteuse, a été perçue par le président libérien comme profondément condescendante et révélatrice d’un préjugé latent sur les capacités intellectuelles des Africains.
Quelques heures après la rencontre, Joseph Boakai a publié une vidéo sur ses réseaux sociaux pour s’exprimer face à l’indignation croissante au Libéria. Dans ce message direct, il n’a pas mâché ses mots.
« L’échange d’hier avec Trump m’a choqué et m’a enragé. Je n’ai jamais pensé que j’allais être insulté de cette manière à l’international », déclare-t-il en introduction.
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« Je comprends son arrogance. Il savait que l’anglais est notre langue officielle, et pourtant il a feint la surprise. C’est une attitude raciste et pleine de préjugés. »
« Nous avons notre propre longue histoire et notre propre culture. Nous recevons l’éducation sur notre propre territoire et maîtrisons notre langue officielle. C’est normal. Mais Trump, en tant que leader d’un pays, m’a délibérément répété la même chose avec un ton sarcastique, ignorant, et un sens de la supériorité. »
Ce mini-sommet, qui réunissait également les présidents du Sénégal, de la Guinée-Bissau, du Gabon et de la Mauritanie, visait à repositionner les États-Unis comme partenaire économique des pays africains, dans un contexte de concurrence grandissante avec la Chine. Mais cet objectif a été éclipsé par l’incident avec le Libéria.
« La discrimination et les préjugés contre notre pays sont trop grands. Trump semble penser que les pays africains ne devraient pas parler l’anglais correctement, ni se développer. Mais il a été déçu », poursuit Boakai dans sa vidéo.
La publication a été massivement partagée à travers l’Afrique de l’Ouest. De nombreux citoyens ont salué le ton ferme du président et dénoncé un épisode de “racisme diplomatique ordinaire”. Plusieurs intellectuels africains ont exprimé leur soutien à Boakai pour avoir, selon leurs mots, « défendu l’honneur de tout un continent ».
« Si Trump ne peut pas apprendre à respecter chaque pays, il deviendra tôt ou tard ridicule au plan international », conclut le président libérien, visiblement déterminé à ne pas laisser passer ce qu’il considère comme une insulte à la dignité nationale.
Plus qu’un simple faux pas, cet incident révèle un fossé persistant dans la manière dont certains dirigeants occidentaux perçoivent encore l’Afrique. En prenant la parole dans cette vidéo, le président libérien a rappelé que le respect n’est pas une faveur qu’on accorde, mais un droit fondamental entre nations souveraines. Le Libéria (et l’Afrique) ne sont plus prêts à accepter qu’on les regarde de haut.
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