Burkina Faso : une reprise économique en cours malgré des défis persistants

Le dernier rapport de la Banque mondiale, publié le 10 juillet 2025, dresse un tableau plutôt encourageant de l’économie burkinabè. Après une année 2023 difficile, le pays a enregistré une croissance de 4,9 % en 2024. Une performance portée principalement par l’agriculture et les services, deux piliers essentiels de l’économie locale.
Mais derrière ces bons chiffres se cachent aussi des fragilités qu’il ne faut pas ignorer.
Une économie qui tient, malgré tout
La production agricole a bien résisté, soutenue par une meilleure saison des pluies dans certaines régions. Le secteur des services, notamment le commerce et les télécommunications, a aussi progressé. En revanche, l’activité minière, surtout l’or, a reculé. Cela s’explique en partie par l’insécurité dans plusieurs zones d’exploitation et par des tensions sur le marché mondial.
Moins de pauvreté, mais une inflation en hausse
Bonne nouvelle : le taux de pauvreté extrême est passé à 23,2 %, soit trois points de moins que l’année précédente. Cela signifie que plusieurs centaines de milliers de Burkinabè ont amélioré leurs conditions de vie.
Mais tout n’est pas rose. L’inflation a bondi à 4,2 %, principalement à cause de la hausse des prix alimentaires et des effets du climat sur les récoltes. Cela pèse sur les ménages, surtout les plus vulnérables.
Un budget sous contrôle
L’État burkinabè a réussi à réduire son déficit budgétaire, passé de 6,5 % à 5,6 % du PIB. Les recettes fiscales ont augmenté, et certaines dépenses ont été mieux maîtrisées. Pour financer ce déficit, le gouvernement a eu recours aux marchés financiers régionaux, mais à des taux d’intérêt élevés (plus de 9 %). Cela reste un point de vigilance.
L’électricité, un frein au développement
Le rapport consacre un chapitre spécial à l’énergie, qualifiée de « clé pour relancer la croissance ». Moins d’un Burkinabè sur quatre a accès à l’électricité. Et dans les zones rurales, c’est encore pire. Cela freine l’industrialisation, empêche la transformation des produits agricoles, et limite les opportunités économiques.
La Banque mondiale recommande :
• une réforme du secteur pour rendre l’électricité plus fiable et plus accessible ;
• un investissement massif dans les énergies renouvelables, notamment le solaire ;
• le développement de solutions hors réseau, surtout pour les zones rurales.
Et maintenant ?
La croissance devrait ralentir légèrement en 2025, autour de 4,3 %, avant de repartir à la hausse en 2026. Mais tout dépendra de plusieurs facteurs : la sécurité, le climat, et la capacité de l’État à continuer les réformes.
L’économie burkinabè montre donc des signes positifs. Mais pour transformer l’essai, il faudra relever trois grands défis : l’énergie, la sécurité, et l’emploi des jeunes. Le chemin est encore long, mais les bases d’un redressement durable sont posées.
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