Espionnage : la France surveillerait encore le Sahel depuis les airs

Depuis plusieurs mois, des révélations pointent l’existence d’une « armée fantôme » française en Afrique de l’Ouest. Loin des grandes bases militaires fermées au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, Paris maintiendrait une présence discrète grâce à des avions espions qui surveilleraient le ciel sahélien depuis la Côte d’Ivoire et le Bénin.
Selon le journaliste Thomas Dietrich, ces appareils, souvent gérés avec l’appui de la société privée CAE Aviation, volent sans grand signe visible de l’armée française. Leur rôle officiel : observer les mouvements de groupes armés. Leur utilité réelle : conserver une capacité d’intervention et de renseignement dans une région où l’opinion rejette de plus en plus la présence militaire française.
Dans une vidéo d’environ treize minutes, Thomas Dietrich affirme, détails à l’appui, que ces « avions fantômes » opèrent pour le compte de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et de la DRM (Direction du renseignement militaire) françaises. Selon lui, en juin dernier, l’un de ces appareils aurait survolé à plusieurs reprises, de manière discrète, le territoire burkinabè. Il précise que ces avions ne se contentent pas de prendre des photos : ils embarquent du matériel d’espionnage sophistiqué, capable non seulement de réaliser des observations visuelles mais aussi d’intercepter des communications, renforçant ainsi leur rôle de véritables outils de renseignement clandestin.
« La France voudrait bien faire tomber Ibrahim Traoré par tous les moyens parce que ce dernier s’est allié aux Russes », a affirmé le journaliste Thomas Dietrich. Selon lui, ce choix géopolitique du capitaine, président du Faso, constitue une ligne rouge pour Paris, qui voit dans ce rapprochement une menace directe à son influence traditionnelle dans la région.
En Afrique de l’Ouest, la stratégie française semble s’adapter : moins de bases visibles, davantage de vols discrets, parfois depuis des aéroports secondaires comme Tourou, au Bénin. Objectif : surveiller, influencer et rester dans le jeu sécuritaire sans provoquer les réactions populaires qu’entraîne une présence trop voyante.
Toujours selon Thomas Dietrich, ces vols de type ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) ne servent pas seulement à collecter des données : ils entretiennent pour la France une illusion de puissance et de grandeur, comme si elle régnait encore sur un empire africain disparu depuis longtemps.
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