🇧🇫 Suspension des visas américains : Ouagadougou refuse d’être une terre de déportation et prépare une riposte fondée sur la réciprocité
Le gouvernement burkinabè a officiellement réagi à la décision de l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou de suspendre temporairement la délivrance des visas touristiques et étudiants aux ressortissants burkinabè.
Selon la note verbale transmise au ministère burkinabè des Affaires étrangères, cette mesure s’inscrit dans un dispositif visant plusieurs pays africains accusés de non-respect des conditions d’usage des visas américains. Désormais, les Burkinabè souhaitant se rendre aux États-Unis devront effectuer leurs démarches à l’ambassade américaine de Lomé (Togo).
Dans sa réaction sur la RTB, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Jean Marie Karamoko Traoré, a confirmé la réception de la note diplomatique tout en dénonçant son caractère inamical et injustifié.
Le ministre a rappelé que Washington avait, par le passé, proposé au Burkina Faso d’accueillir sur son sol des migrants non-Burkinabè expulsés des États-Unis, dans le cadre de sa politique migratoire. Une proposition que le gouvernement burkinabè a fermement rejetée, la considérant indécente et contraire à la dignité nationale.
« Le Burkina Faso est une destination, pas une terre de déportation », a déclaré Jean Marie Karamoko Traoré, soulignant que cette position découle de la vision du capitaine Ibrahim Traoré, fondée sur la souveraineté, la liberté et la dignité du peuple burkinabè.
Le ministre a réaffirmé la volonté du Burkina Faso de demeurer ouvert au dialogue et hospitalier envers les peuples africains, tout en insistant sur la nécessité du respect mutuel entre États.
« Nous resterons en bonne relation avec tous les pays qui nous respectent et respectent notre dignité. Mais la mesure prise par l’autorité américaine ne saurait nous laisser indifférents. En diplomatie, on parle de réciprocité », a-t-il ajouté.
Fidèle à sa ligne de dignité et d’indépendance, le Burkina Faso entend donc prendre des mesures de réciprocité à l’encontre de la décision américaine, sans compromettre pour autant l’amitié entre les peuples burkinabè et américain.
Gildas Kinda
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