Serge Espoir Matomba : « Le Cameroun doit sortir du franc CFA et s’inscrire dans le mouvement de l’AES »

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Parmi les voix montantes du paysage politique camerounais, celle de Serge Espoir Matomba, leader du PURS et candidat déclaré à la présidentielle de 2025, résonne avec une clarté singulière. Dans ses prises de position récentes, il relance avec force un débat sensible : la fin du franc CFA au Cameroun et l’entrée du pays dans une nouvelle ère de souveraineté monétaire, en phase avec la dynamique portée par l’Alliance des États du Sahel (AES).

Un système monétaire devenu obsolète

Pour Matomba, le franc CFA n’est plus un outil de stabilité, mais un frein au développement. Il pointe du doigt l’absurdité d’un État africain moderne qui continue de dépendre d’une monnaie contrôlée à l’extérieur. Il révèle notamment que le Cameroun débourse chaque année environ 15 milliards de FCFA pour l’impression de billets… en France. Une dépense qu’il juge inutile et révélatrice d’une dépendance persistante.

Héritage colonial et rupture nécessaire

Le leader du PURS rappelle que l’État camerounais lui-même a été mis en place par décret français en 1957, dans une logique administrative qui visait à maintenir les intérêts occidentaux, au détriment de la souveraineté réelle du peuple. Il estime qu’il est temps d’opérer une rupture historique : « On ne peut pas construire l’avenir avec des outils du passé », affirme-t-il.

Une vision panafricaine : vers une monnaie propre à l’Afrique

Mais Serge Espoir Matomba ne se limite pas à une posture de rejet. Il propose une vision constructive : celle d’un système financier continental, à l’image de ce que les États de l’AES sont en train de construire. Pour lui, le Cameroun doit s’inscrire pleinement dans cette dynamique panafricaine, qui ambitionne de créer une monnaie commune adaptée aux réalités africaines, gérée localement, sans tutelle extérieure.

Le franc CFA, entre stabilité et soumission

Le débat n’est pas nouveau. Le franc CFA est souvent défendu par ses partisans pour sa stabilité et sa convertibilité garantie par le Trésor français. Mais pour Matomba, cette stabilité est un piège : elle immobilise les économies africaines, empêche la création de politiques monétaires autonomes, et perpétue une forme de dépendance incompatible avec les ambitions du continent.

Une proposition audacieuse, mais réaliste ?

Sortir du franc CFA, créer ou rejoindre une nouvelle monnaie, redonner à la BEAC un véritable pouvoir… Le chantier est immense. Mais Serge Espoir Matomba l’assume. Il appelle à un sursaut politique et populaire, convaincu que le temps de la souveraineté monétaire africaine est venu. Il ne s’agit pas seulement de quitter une monnaie : il s’agit, selon lui, de réaffirmer une dignité, de reprendre le contrôle, et de croire en la capacité de l’Afrique à décider pour elle-même.

À quelques mois des élections présidentielles, la prise de position de Serge Espoir Matomba bouscule le débat public. En s’attaquant à la question du franc CFA, il remet au centre du jeu une problématique à la fois économique, historique et identitaire. Son appel à rejoindre le mouvement de l’AES donne une nouvelle dimension à cette ambition : faire du Cameroun un acteur majeur d’un continent souverain et uni.

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