Burkina Faso : le Rapport 2025 de la BAD appelle à miser sur les forces internes pour une croissance durable et autonome

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Face à la baisse progressive des financements extérieurs, la Banque africaine de développement (BAD) exhorte le Burkina Faso à capitaliser sur ses ressources nationales. Dans son Rapport pays 2025, présenté le 18 juillet, l’institution met l’accent sur la valorisation du capital humain, naturel et financier pour bâtir une croissance plus résiliente.

Malgré un contexte sécuritaire difficile, le pays a enregistré une croissance de 5 % en 2024. La BAD recommande d’intensifier les efforts de mobilisation fiscale, de moderniser l’agriculture, d’investir dans l’éducation et de renforcer la gouvernance. Le Burkina se distingue déjà par un taux de pression fiscale de 19 %, le plus élevé de l’UEMOA.

Qu’est-ce que le taux de pression fiscale ?

Le taux de pression fiscale, aussi appelé ratio impôts/PIB, est le pourcentage de l’ensemble de la richesse produite dans un pays (son Produit Intérieur Brut ou PIB) qui est collecté par l’État sous forme de taxes, impôts et autres prélèvements obligatoires.

Quand on dit que le Burkina Faso a un taux de pression fiscale de 19 %, cela signifie que l’État prélève 19 % du PIB du pays. Si ce taux est le plus élevé de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), cela montre une capacité de l’État burkinabè à collecter des revenus plus forte que celle de ses voisins.

Les implications d’un taux de pression fiscale élevé

Avoir un taux de pression fiscale élevé pour la région a plusieurs conséquences :

* Une plus grande capacité de financement pour l’État : Un taux élevé signifie que le gouvernement dispose de plus de ressources financières. Ces fonds peuvent être utilisés pour financer les services publics essentiels tels que la santé, l’éducation, les infrastructures (routes, électricité, eau) et surtout la sécurité, un enjeu majeur pour le pays.

* Indépendance financière : En collectant plus de revenus localement, le pays dépend moins de l’aide étrangère ou des emprunts pour faire fonctionner l’État. C’est un signe de solidité et d’autonomie financière.

* L’efficacité de l’administration fiscale : Pour atteindre un tel niveau, cela suppose que l’administration fiscale burkinabè est plus efficace que celle des autres pays de l’UEMOA. Cela peut être dû à des réformes, à la modernisation des systèmes de collecte, ou à une meilleure lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

Les défis potentiels

Cependant, un taux de pression fiscale élevé peut aussi poser des défis :

* Poids sur la population et les entreprises : Des impôts et taxes plus élevés peuvent peser lourdement sur les ménages et les entreprises. Si la pression fiscale est trop forte, cela peut décourager l’investissement, la consommation et l’entrepreneuriat, ce qui pourrait freiner la croissance économique à long terme. Il est donc crucial que l’État utilise ces revenus de manière judicieuse.

* Qualité de la gestion : La question n’est plus seulement de savoir combien l’État collecte, mais surtout comment il dépense cet argent. Un taux élevé est positif si les revenus sont investis de manière transparente et efficace pour le bien de la population. Si l’argent est mal géré, l’impact sur la vie des citoyens peut être limité.

En résumé, le taux de pression fiscale de 19 % du Burkina Faso est un indicateur de sa forte capacité à mobiliser des revenus internes, ce qui lui confère une plus grande autonomie. C’est une force, à condition que ces revenus soient gérés de manière transparente et investis de manière stratégique pour stimuler le développement du pays et améliorer la vie de ses habitants.

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