Mort d’Alino Faso : le Burkina Faso ouvre une information judiciaire pour torture et assassinat

Ouagadougou, 1er août 2025 – Le Parquet du procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance Ouaga I a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour torture et assassinat, dans l’affaire de la mort en détention de Monsieur Traoré Alain Christophe, alias Alino Faso, survenue en Côte d’Ivoire.
Selon un communiqué officiel signé ce jour par le Procureur du Faso, Bakary Blaise Bazié, cette décision intervient après une plainte déposée par la famille du défunt. Le Doyen des juges d’instruction a été saisi le 31 juillet par un réquisitoire introductif pour faire toute la lumière sur les circonstances du décès.
Une mort trouble
Le 27 juillet 2025, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan annonçait, via un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le décès de M. Traoré, arrêté depuis le 10 janvier 2025. Le communiqué indiquait qu’il se serait suicidé en se pendant avec un drap de lit, après une première tentative d’ouverture des veines. Une enquête aurait été ouverte par les autorités ivoiriennes pour déterminer les motifs de cet acte.
Cependant, du côté burkinabè, la version officielle suscite des doutes. « Il subsiste, nonobstant la thèse du suicide retenue (…), des doutes sérieux laissant penser qu’il aurait été victime de torture et d’assassinat », affirme le communiqué du procureur Bazié. Des propos qui traduisent une volonté claire de ne pas se limiter aux conclusions préliminaires des autorités ivoiriennes.
Appel à témoins
Le parquet de Ouaga I invite toute personne disposant d’informations pertinentes à se manifester sans délai. « Nous rassurons l’ensemble de la population que tout sera mis en œuvre afin d’élucider les causes de la mort de monsieur Traoré Alain Christophe », conclut le communiqué.
Un dossier à suivre de près
Cette affaire intervient dans un contexte sous-régional sensible, où les droits des ressortissants burkinabè à l’étranger restent un sujet de préoccupation. Elle pourrait également soulever des enjeux diplomatiques, dans la mesure où elle touche directement à la responsabilité de l’État ivoirien dans la protection des détenus étrangers sur son sol.
En attendant l’évolution de la procédure judiciaire au Burkina Faso, la famille du défunt et l’opinion publique attendent des réponses claires. Pour les proches d’Alino Faso, surnom populaire de Traoré Alain Christophe, l’enjeu est simple : obtenir justice.
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