Affaire Nazih : un influenceur gabonais arrêté au Liban pour chantage présumé contre le Président Oligui Nguema

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L’affaire fait grand bruit à Libreville comme à Beyrouth : Nazih Marwan Al-Azzi, un jeune influenceur gabonais d’origine libanaise, a été arrêté au Liban après avoir publiquement accusé le président gabonais, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, de faits compromettants, tout en exigeant une somme colossale pour ne pas diffuser des éléments audio-visuels sensibles.

Selon plusieurs sources concordantes, l’influenceur, âgé de 25 ans et connu pour ses prises de position virulentes sur les réseaux sociaux, aurait tenté d’extorquer 6 milliards de francs CFA (environ 9 millions d’euros) à la présidence gabonaise. Il affirmait détenir 46 enregistrements audio et 14 vidéos privées mettant en cause directement le chef de l’État gabonais. Un extrait audio a même été publié, attisant la polémique et suscitant une vive réaction dans l’opinion publique.

Initialement interpellé au Gabon, Nazih a été rapidement libéré, avant de quitter le pays pour le Liban. Depuis Beyrouth, il a poursuivi sa campagne contre le régime en place, publiant régulièrement des messages et promesses de nouvelles révélations sur ses plateformes.

Mais ce nouvel exil numérique n’aura été que de courte durée. Grâce à une coopération discrète entre les autorités gabonaises et libanaises, Nazih a été arrêté à Beyrouth. Bien que le Gabon et le Liban ne soient pas liés par un accord officiel d’extradition, des discussions bilatérales ont permis de poser les bases d’un possible retour du jeune homme à Libreville pour y être jugé.

Le président gabonais, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema

Des poursuites en perspective

Les chefs d’accusation envisagés contre lui sont lourds : chantage, injures publiques, et corruption en bande organisée. L’affaire est désormais entre les mains de la justice gabonaise, qui devra déterminer si les accusations portées par Nazih relèvent de la diffamation politique, d’une tentative de manipulation, ou d’un véritable scandale d’État.

Du côté du gouvernement gabonais, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée sur le fond du dossier. Mais plusieurs proches du pouvoir dénoncent une tentative de déstabilisation orchestrée à travers les réseaux sociaux, dans un contexte de renforcement du pouvoir central par le président de la transition.

Une affaire emblématique de l’ère numérique

L’affaire Nazih soulève des questions de fond sur la gestion de l’image des dirigeants à l’ère des influenceurs, des plateformes virales et des campagnes numériques. Elle rappelle aussi la vulnérabilité croissante des institutions face aux pratiques de chantage numérique, dans un contexte africain où les frontières entre activisme, journalisme citoyen et manipulation politique sont souvent floues.

L’opinion reste divisée. Pour certains, Nazih est un lanceur d’alerte courageux ; pour d’autres, un influenceur en quête de visibilité, prêt à franchir les limites de l’éthique pour obtenir notoriété et argent.

Affaire à suivre. Le traitement judiciaire que réservera le Gabon à ce dossier pourrait en dire long sur la manière dont les régimes africains comptent désormais encadrer  (ou réprimer ) l’activisme numérique de leurs citoyens, surtout lorsque celui-ci cible les plus hautes sphères de l’État.

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