Ouattara annule à la dernière minute son voyage aux Nations Unies : la politique intérieure prime

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annulé à la dernière minute son déplacement à New York, où il devait participer à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies. Officiellement, le chef de l’État a choisi de rester à Abidjan pour faire face à une conjoncture politique nationale marquée par de fortes tensions à quelques semaines de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
Une décision motivée par les tensions politiques
Cette annulation intervient dans un contexte particulièrement sensible. Le Conseil constitutionnel a récemment invalidé la candidature de plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Pascal Affi N’Guessan. Ces disqualifications, perçues comme des exclusions politiques, ont provoqué de vives réactions et renforcé la polarisation de la scène politique ivoirienne.
Face à cette situation, Alassane Ouattara a dû estimé qu’il était prioritaire de rester en Côte d’Ivoire afin de suivre de près l’évolution du climat politique et d’assurer la stabilité à l’approche d’un scrutin présidentiel décisif.
Une délégation envoyée à New York
Bien qu’il ne se rende pas personnellement à New York, le président a désigné une délégation officielle pour représenter la Côte d’Ivoire aux Nations Unies. Le ministre d’État Patrick Achi conduit la délégation, tandis que le ministre des Affaires étrangères Léon Kacou Houadja Adom a été chargé de prononcer le discours initialement prévu pour le chef de l’État.
Une annulation lourde de sens
L’absence d’Alassane Ouattara à ce rendez-vous diplomatique de premier plan traduit la primauté des enjeux internes sur les considérations internationales. Elle révèle également la gravité de la crise politique que traverse le pays, où l’exclusion de certains leaders continue d’alimenter les tensions entre pouvoir et opposition.
Cette décision est perçue comme un signal fort : pour le président ivoirien, la bataille pour la stabilité intérieure et la gestion du processus électoral sont désormais des priorités absolues, reléguant au second plan la présence sur la scène diplomatique mondiale.
Alex Naké
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